La 5G : progrès majeur ou cadeau empoisonné ?

Dernière mise à jour il y a 4 ans, le 21/04/2020

Genre de texte Journalistique (article de presse, reportage,...)

Date de publication 01/04/2020

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Mise en contexte

Alors que les derniers jours ont été marqués par un foisonnement parfois plus qu’ indigeste d’articles au sujet du COVID19 et de la crise sanitaire mondiale qu’il est en train de provoquer, une autre thématique tend à (re)pointer le bout de son nez ces derniers jours et dernières heures dans l’actualité : le déploiement de la 5G en Belgique et plus largement en Europe.

Cette réémergence de la thématique « 5G » ne doit rien au hasard. Pas plus tard qu’hier (en plein crise sanitaire liée au COVID19 donc), Proximus annonçait son intention de déployer un prélude à la 5G dans une trentaine de communes belges[1], cela tout d’abord, via les canaux de transmissions dévolus à la 3G, avant de travailler à un canal de communication propre au réseau 5G, via l’implantation de nouvelles antennes.

L’intention de Proximus, partagée par ailleurs par d’autres opérateurs téléphoniques mondiaux est claire : devenir un leader continental voire planétaire dans l’implantation de la 5G et dans sa distribution dans toutes les couches de la société mais aussi pour un nombre croissant d’activités du quotidien[2].
Cette mise en service, cependant, représente un coût majeur pour l’opérateur qui prévoit en ce sens un investissement à but positif à long terme (« capex » en langage financier) de minimum 1,3 milliard d’euros par an jusqu’en 2025[3]. Pour donc accepter d’engager de telles sommes dans un projet de la sorte, les ambitions et projections des effets positifs et retombées économiques favorables pour l’avenir ne peuvent en être que manifestes à en croire les opérateurs mondiaux se battant pour l’exclusivité du développement de la 5G dans différents pays du monde, et ce, nous l’avons constaté, à coups de sommes folles.


Les effets positifs de la 5G

A en croire les opérateurs, certaines institutions, ou certaines entreprises ou experts, effectivement, les débouchés apporteraient et concourraient à une série d’innovations dans des domaines comme la médecine, l’efficience énergétique, le télétravail, la transmission de l’information, les loisirs, les transactions financières éclair ou même la communication entre intelligences artificielles.

Concrètement ainsi, il serait désormais possible, avec la 5G, de[4] :
-Télécharger ou uplaoder (charger de son PC/smartphone vers le net) des données et fichiers contenant des données (audio, vidéo, écrits,…) de manière bien plus nette et rapide que via la 4G, certaines sources parlent d’une connexion 100x plus rapide.
- Diagnostiquer automatiquement certaines pathologies.
- Multiplier les connexions simultanées, et ce y compris sur une variété d’objets jusqu’alors non connectés (matériel électroménager, appareils électriques, objets divers,…)
- Favoriser les transactions financières éclair notamment en ce qui concerne la bourse (multiplication des communications et de la vitesse de transaction, permettant une revente et un achat optimal, plus rapide encore que les microtransactions actuelles).
- Réaliser des économies d’énergie via un usage efficient de ladite énergie par la communication entre les intelligences artificielles.
- Favoriser les réformes quant à la nature de certains emplois en maximisant le télétravail ou le travail à distance
- Accélérer le partage d’informations, notamment via les interactions entre deux intelligences artificielles.
NB : cette liste est non-exhaustive et repose donc uniquement sur les projections des principaux bénéfices supposés de la 5G.


La 5G : bonne ? Que nous dit le conséquentialisme ?

Toutefois, cela fait-il pour autant du déploiement massif et annoncé de la 5G dans le monde une bonne chose ? Nous pouvons raisonnablement en douter dans la configuration actuelle et dans le contexte sociétal que nous connaissons aujourd’hui.
De fait, la 5G (en son sens le plus strict) n’est finalement qu’un outil, et comme tout outil, elle ne peut pas raisonnablement être qualifiée de « bonne » ou « mauvaise » en elle-même. Ce n’est que relativement aux usages qu’il en sera fait, à la nature des personnes qui l’emploieront et aux conséquences que son déploiement impliquera qu’elle peut être jugée pertinente ou non, dangereuse ou non, bonne ou non. Or, ce point de vue, en adoptant une éthique conséquentialiste[5](morale qui analyse le bien fondé ou non d’un acte à l’aune des conséquences), ce déploiement semble loin d’être aussi uniformément positif que ce que les fournisseurs d’accès internet et téléphoniques tendent à le clamer.


Une multitude d’objets connectés grâce à la 5G : quelles conséquences ?

Un premier exemple de conséquence potentiellement néfaste du déploiement de la 5G n’est autre que la multiplication des objets connectés[6]que cela va impliquer et/ou que cela va engendrer via « l’appel d’air » que la 5G aura rendu possible. En effet, si le fait de connecter divers objets du quotidien, et ce de manière accentuée ces dernières années peut représenter un bénéfice substantiel en termes d’informations, d’adaptation ou de service à la personne, la multiplication de ces objets connectés va impliquer une croissance de notre dépendance à des outils de plus en plus indépendants, qui, certes rendent la vie plus simple, mais sont aussi totalement inopérants à la moindre coupure de courant ou au premier court-circuit, et ce même avec une batterie autonome, car nulle batterie qu’il faudra abordable financièrement ne peut se targuer de tenir très longtemps sans alimentation électrique. En nous hyperconnectant, nous nous rendrions donc certes maîtres de notre environnement matériel, mais un maître bien démuni quand les troubles arriveront. Imaginez ainsi la difficulté de gérer les paramètres de votre domicile ou de votre véhicule s’il est intégralement connecté, mais que pour une raison x ou y, un court-circuit ou un virus survenait ?

Cette explosion du nombre d’objets connectés pourrait même, si ce type de pratique se prolonge sur plusieurs générations, mener à une réduction progressive de certaines de nos capacités manuelles ou intellectuelles par un changement trop radical de paradigme éducatif. Les neurosciences ont ainsi confirmé en ce sens par diverses études que le temps moyen de concentration était en diminution chez de jeunes enfants exposés de manière répétée aux écrans. La multiplication des objets connectés pourrait donc certes ouvrir un champ de possibles inédits, mais cela se ferait-il au prix d’une dépendance toujours accrue à des technologies qui, rappelons-le, n’ont rien d’éternel ?


L’augmentation des ondes : effets potentiels

Une autre conséquence de cette croissance du nombre d’objets connectés, et de la mise en place de la 5G est celle de la permanence, en quantité bien plus grandes qu’actuellement, des ondes émises par ces dispositifs connectés et antennes.

Or, l’explosion future du nombre d’antennes et d’objets, via les ondes qu’elles émettront ou recevront, est un questionnement majeur entourant les conséquences du développement de la 5G. Ainsi dans ce sens, dès septembre 2017, ce sont plus de 170 scientifiques qui ont demandé un moratoire sur le déploiement de la 5G[7], car les informations quant à des risques sur la santé des humains, des animaux ou de l’environnement n’étaient (et ne sont d’ailleurs toujours pas) connus.

Une étude de la revue Scientific[8] pointait en ce sens, un an plus tard, le constat d’une augmentation de la température corporelle des insectes exposés à la 5G, via leurs antennes notamment. Or, si comme dans toute démarche scientifique, une étude ne peut faire autorité seule, ces résultats sont pour le moins interpellants quand on connait le rôle essentiel des insectes dans la régulation des cycles de la nature et de la biodiversité, via la pollinisation, l’assainissement et la décomposition des sols, ou la participation importante à de nombreuses chaînes alimentaires animales notamment. Courir ce type de risque, alors même que les équilibres animaux et naturels sont d’ores et déjà solidement malmenés par l’activité humaine et le réchauffement climatique apparaît donc comme extrêmement interpellant.

De plus, les effets des ondes électromagnétiques à basse ou moyennes fréquences, issues de la 5G, et donc, des antennes dévolues à sa propagation et des objets connectés qui y son liés, sont aussi potentiellement dangereux pour les humains. En effet, l'EUROPAEM-EMF 2016 expose que la multiplication des expositions répétées à certains champs électromagnétiques mène à une augmentation du risque d’infections telles que le cancer, la maladie d’Alzheimer ou la stérilité[9]. Or, les opérateurs vantant la 5G (parfois avec des arguments vrais et valides par ailleurs), précisent bien viser à terme une place dans une société de plus en plus connectée, et donc de plus en plus munie en tout lieu d’ondes de fréquences et de natures diverses, avec donc une croissance potentiellement très importante des maladies liées à ces ondes, cela d’autant plus si aucun test médico-scientifique confirmé puis reconfirmé par de experts indépendants n‘est réalisé avant son déploiement à grande échelle.


Et la 5G au niveau écologique ?

Écologiquement parlant également, le bilan prévisionnel de la 5G est pour le moins contrasté. S’il convient de bon aloi de souligner les bénéfices énergétiques que pourraient entraîner son déploiement via la communication entre intelligences artificielles (qui donc permettrait de programmer et calculer directement un usage plus efficient de l’énergie en luttant donc contre le gaspillage énergétique)[10], il faut souligner qu’en parallèle, la couverture totale d‘une surface par la 5G représenterait une pollution 3 fois supérieure à celle qu’implique une couverture 4G sur le même surface[11]. Cela alors que la lutte contre la pollution est un enjeu fondamental, le plus important sans doute, du XXIème siècle, et nous parlons ici de prévisions visant à terme une installation mondiale de la 5G, cela implique donc une pollution beaucoup plus forte. Dans le même ordre d’idées, il faut avoir à l’esprit que, pour être pleinement opérationnelle, la 5G va nécessiter la construction d’un nombre massif d’antennes[12]spécifiquement dédiées à l’émission de telles ondes. Antennes qui, outre le fait de répandre de nouvelles ondes en plus de celles qui occupent notre atmosphère, vont probablement se trouver implantées dans des zones auparavant naturelles ou à minima dépourvues de tels dispositifs, chamboulant donc un peu plus l’équilibre environnemental et la biodiversité en ces sites d’emplacement, cela sur l’autel de la 5G.


Attention aux piratages

La 5G pourrait aussi voir sa vitesse immense, vantée comme argument massue, être un de ses pires ennemis. En effet, couplée à la croissance du nombre d’objets connectés, les piratages seront non seulement plus rapides mais aussi avec plus de points d’accès[13]. De fait, si la communication de données atteint des vitesses inégalées jusqu’alors, il n’en sera pas autrement pour tout « hacking » réussi, qui pourra alors aisément et à grande vitesse, télécharger nombre de données personnelles, partagées, mais aussi financières ou bien médicales, pour ensuite les revendre, pratiquer du chantage ou simplement en tirer profit directement s’il s’agit d’argent. Là aussi, la multiplication des objets connectés est synonyme de multiplication des portes d’entrées pour tout hacker capable de passer certaines brèches de sécurité, qui, déjà aujourd’hui sont souvent caractérisées par leur retard technologique quant à leur solidité, étant souvent mises en place après des hackings et dépassées aussitôt arrivées.

Le hacking pourrait aussi avoir de conséquences plus néfastes encore. Parmi les dispositifs visés par un transfert vers la 5G se situent notamment les feux de signalisation, les voitures autonomes et les maisons. Imaginons un instant que, malgré les pare-feux performants qu’auront ces dispositifs, un individu mal intentionné parvienne à pirater l’ensemble des feux de circulation d’une ville de grande taille, cela ne manquerait pas de créer de nombreuses catastrophes routières, morts à la clé. Enfin, évoquer même la seule idée d’un hacking du domicile ou de la voiture de quelqu’un ouvre là aussi des portes vers les pires comportements individuels.

L’hypothèse du contrôle social


Dans le même ordre d’idée, une dernière crainte et non des moindres est liée à la fois à l’émergence massive de la 5G et d’objets connectés qui suivront : le contrôle social sera désormais, si pas forcément effectif tout le temps, au minimum potentiellement permanent.

Il ne serait en effet pas très complexe, au vu des données personnelles qui sont et seront demandées voire données volontairement pour configurer nos appareils nouvellement connectés, que ces données soient récupérées par un état ou un groupe de pression qui aurait pour souhait de garder un œil presque permanent sur tout qui serait pour ledit groupe ou état une menace, réelle ou non, un opposant potentiel, un suspect ou même une personne aux opinions jugées dangereuses pour ce même état ou groupe de pression[14]. Cela peut paraître excessif, voire complotiste, et cela se comprend. Cependant, il faut bien garder à l’esprit qu’il s’agit là d’une possibilité donnée par la 5G et non d’une réalité, et également que, bien que nous soyons dans un des pays aux droits les plus favorables du monde, la Hongrie, pourtant membre de l’UE et proche de chez nous, a subi un accaparement des pleins pouvoirs par son dirigeant Viktor Orban il y a de cela quelques jours à peine, profitant de la crise du COVID19 pour faire passer cette loi[15]. Dans la même tendance idéologique, rappelons-nous toujours que les Etats-Unis au vu de leur leaders actuels seraient largement prêts à recourir à une telle méthode, et que notre pays grouille également de responsables politiques (notamment au nord du pays) qui seraient ravis de pouvoir utiliser la 5G de cette façon pour diminuer les droits des minorités d’abord, de chacun ensuite.


Contrôle social et/ou contrôle économique

Proche là aussi du constat précédent, se pose également la question de la sécurité des nations et des populations y vivant face au déploiement massif de cet immense pouvoir technologique.

Il est de facto d’ores et déjà acté que le déploiement de la 5G sur les territoires européens et occidentaux de manière générale notamment, sera décidé via un système d’enchères entre les principaux fournisseurs de téléphonie et les états, qui monnayeront alors l’accès à leur territoire à ces compagnies. Or, parmi celles-ci, Huawei s’est lancé dans la course à l’équipement 5G depuis longtemps. Suite à cela, des craintes ont été formulées quant à une potentielle collusion avec l’état chinois[16].

Ces craintes sont fondées sur base des points suivants :

-1) La Chine est un état fort, autoritaire, doté d’un parti unique centralisant le pouvoir, avec une économie globalement très forte et surtout mue par une croissance rapide, et leur ambition de contrôle (à minima au sens économique du terme) de plus en plus grand sur un nombre croissant d’aspects de la vie de leurs citoyens, mais aussi sur l’occident notamment est avérée.

2) Huawei est une société chinoise, et déjà implantée en occident.
La crainte qui en débouche est donc que, si 5G il y a, Huawei obtienne le brevet et joue un rôle de cheval de Troie au profit de l’état chinois, en vendant ou offrant des données personnelles d’occidentaux notamment, accroissant ainsi l’influence économique de la Chine sur le monde via la publicité ciblée, la revente de données personnelles, voire le chantage de figures importantes. Cette même inquiétude a d’ailleurs poussé le Japon, l’Australie et les Etats-Unis à bannir Huawei de leurs territoires.

Cette inquiétude, si elle ne doit pas nous rendre paranoïaques, est fondée et mérite un débat éclairé sur le sujet.
Face à cela, il pourrait donc être tentant d’octroyer les permis 5G à des entreprises européennes à la place ? Ce serait effectivement un moindre mal, mais cela n’en ferait pas pour autant une solution satisfaisante. En effet, les arguments précédents quant aux conséquences du déploiement de la 5G persistent. Même européenne, la 5G n’est pas débarrassée des risques de piratage, de contrôle, des risques sanitaires ou des conséquences environnementales que son déploiement engendreraient.

L’idéal serait sans doute donc d’y renoncer.


Conclusion

Si nous renonçons à la 5G, l’on pleurera le retard ou l’absence d’arrivée de voitures autonomes, on regrettera les innovations non exploitées dans la médecine à distance, et enfin on déplorera une transmission d’informations (quelles qu’elles soient) plus lente qu’avec la 5G, qui nous aurait rendus technologiquement meilleurs.

Toutefois en contrepartie, nous privilégierons un usage raisonné et raisonnable de la 4G, qui remplit déjà nombre de fonctions facilitant nos vies de manière efficace. Pour valoriser la médecine, nous éviterons de la sous-financer de manière constante et structurelle comme c’est le cas depuis les années 2000. Nous nous référerons à et appliquerons de manière rigoureuse le principe de précaution, un fondement de la démarche scientifique, qui recommande la production d’études multiples et sérieuses sur les conséquences de la mise en place de nouvelles technologies aux effets inconnus avant leur mise en place, et enfin, nous repenserons moralement et au quotidien notre rapport au monde en s’ouvrant davantage à l’environnement, au local et à l’autre, pour être humainement meilleurs.


[1] https://www.rtl.be/info/belgique/economie/proximus-promet-une-certaine-5g-des-demain-dans-30-communes-et-presente-le-premier-smartphone-officiellement-compatible-1208770.aspx
[2] https://www.rtbf.be/info/economie/detail_proximus-lance-la-5g-dans-plus-de-30-communes-et-accelere-le-deploiement-de-la-fibre?id=10471145
[3]Op.Cit.
[4] https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/dossier/comment-la-5g-va-changer-notre-quotidien
[5] https://www.youtube.com/watch?v=3hCffvguLTQ
[6] https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/dossier/comment-la-5g-va-changer-notre-quotidien
[7] https://www.alerte.ch/images/stories/documents/info/170909_Scientist_5G_appeal.pdf
[8] https://www.researchgate.net/publication/323523955_Exposure_of_Insects_to_Radio-Frequency_Electromagnetic_Fields_from_2_to_120_GHz
[9]https://www.researchgate.net/publication/305689940_EUROPAEM_EMF_Guideline_2016_for_the_prevention_diagnosis_and_treatment_of_EMF-related_health_problems_and_illnesses
[10] https://hellofuture.orange.com/fr/la-5g-lefficacite-energetique-by-design/
[11] https://reporterre.net/Pour-une-planete-viable-arretons-la-5G
[12] https://www.latribune.fr/technos-medias/telecoms/5g-un-nombre-colossal-d-antennes-sera-necessaire-pour-couvrir-le-pays-838718.html
[13] https://www.rtbf.be/info/medias/detail_technologie-5g-plus-d-objets-connectes-donc-plus-de-risques-de-piratage?id=10130827
[14] https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/5g-bruxelles-veut-muscler-ses-defenses-face-a-huawei-1165628
[15] https://plus.lesoir.be/291130/article/2020-03-30/coronavirus-en-hongrie-la-pandemie-comme-pretexte-aux-pleins-pouvoirs
[16]Op Cit.
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Mise en contexte

Alors que les derniers jours ont été marqués par un foisonnement parfois plus qu’ indigeste d’articles au sujet du COVID19 et de la crise sanitaire mondiale qu’il est en train de provoquer, une autre thématique tend à (re)pointer le bout de son nez ces derniers jours et dernières heures dans l’actualité : le déploiement de la 5G en Belgique et plus largement en Europe.

Cette réémergence de la thématique « 5G » ne doit rien au hasard. Pas plus tard qu’hier (en plein crise sanitaire liée au COVID19 donc), Proximus annonçait son intention de déployer un prélude à la 5G dans une trentaine de communes belges[1], cela tout d’abord, via les canaux de transmissions dévolus à la 3G, avant de travailler à un canal de communication propre au réseau 5G, via l’implantation de nouvelles antennes.

L’intention de Proximus, partagée par ailleurs par d’autres opérateurs téléphoniques mondiaux est claire : devenir un leader continental voire planétaire dans l’implantation de la 5G et dans sa distribution dans toutes les couches de la société mais aussi pour un nombre croissant d’activités du quotidien[2].
Cette mise en service, cependant, représente un coût majeur pour l’opérateur qui prévoit en ce sens un investissement à but positif à long terme (« capex » en langage financier) de minimum 1,3 milliard d’euros par an jusqu’en 2025[3]. Pour donc accepter d’engager de telles sommes dans un projet de la sorte, les ambitions et projections des effets positifs et retombées économiques favorables pour l’avenir ne peuvent en être que manifestes à en croire les opérateurs mondiaux se battant pour l’exclusivité du développement de la 5G dans différents pays du monde, et ce, nous l’avons constaté, à coups de sommes folles.


Les effets positifs de la 5G

A en croire les opérateurs, certaines institutions, ou certaines entreprises ou experts, effectivement, les débouchés apporteraient et concourraient à une série d’innovations dans des domaines comme la médecine, l’efficience énergétique, le télétravail, la transmission de l’information, les loisirs, les transactions financières éclair ou même la communication entre intelligences artificielles.

Concrètement ainsi, il serait désormais possible, avec la 5G, de[4] :
-Télécharger ou uplaoder (charger de son PC/smartphone vers le net) des données et fichiers contenant des données (audio, vidéo, écrits,…) de manière bien plus nette et rapide que via la 4G, certaines sources parlent d’une connexion 100x plus rapide.
- Diagnostiquer automatiquement certaines pathologies.
- Multiplier les connexions simultanées, et ce y compris sur une variété d’objets jusqu’alors non connectés (matériel électroménager, appareils électriques, objets divers,…)
- Favoriser les transactions financières éclair notamment en ce qui concerne la bourse (multiplication des communications et de la vitesse de transaction, permettant une revente et un achat optimal, plus rapide encore que les microtransactions actuelles).
- Réaliser des économies d’énergie via un usage efficient de ladite énergie par la communication entre les intelligences artificielles.
- Favoriser les réformes quant à la nature de certains emplois en maximisant le télétravail ou le travail à distance
- Accélérer le partage d’informations, notamment via les interactions entre deux intelligences artificielles.
NB : cette liste est non-exhaustive et repose donc uniquement sur les projections des principaux bénéfices supposés de la 5G.


La 5G : bonne ? Que nous dit le conséquentialisme ?

Toutefois, cela fait-il pour autant du déploiement massif et annoncé de la 5G dans le monde une bonne chose ? Nous pouvons raisonnablement en douter dans la configuration actuelle et dans le contexte sociétal que nous connaissons aujourd’hui.
De fait, la 5G (en son sens le plus strict) n’est finalement qu’un outil, et comme tout outil, elle ne peut pas raisonnablement être qualifiée de « bonne » ou « mauvaise » en elle-même. Ce n’est que relativement aux usages qu’il en sera fait, à la nature des personnes qui l’emploieront et aux conséquences que son déploiement impliquera qu’elle peut être jugée pertinente ou non, dangereuse ou non, bonne ou non. Or, ce point de vue, en adoptant une éthique conséquentialiste[5](morale qui analyse le bien fondé ou non d’un acte à l’aune des conséquences), ce déploiement semble loin d’être aussi uniformément positif que ce que les fournisseurs d’accès internet et téléphoniques tendent à le clamer.


Une multitude d’objets connectés grâce à la 5G : quelles conséquences ?

Un premier exemple de conséquence potentiellement néfaste du déploiement de la 5G n’est autre que la multiplication des objets connectés[6]que cela va impliquer et/ou que cela va engendrer via « l’appel d’air » que la 5G aura rendu possible. En effet, si le fait de connecter divers objets du quotidien, et ce de manière accentuée ces dernières années peut représenter un bénéfice substantiel en termes d’informations, d’adaptation ou de service à la personne, la multiplication de ces objets connectés va impliquer une croissance de notre dépendance à des outils de plus en plus indépendants, qui, certes rendent la vie plus simple, mais sont aussi totalement inopérants à la moindre coupure de courant ou au premier court-circuit, et ce même avec une batterie autonome, car nulle batterie qu’il faudra abordable financièrement ne peut se targuer de tenir très longtemps sans alimentation électrique. En nous hyperconnectant, nous nous rendrions donc certes maîtres de notre environnement matériel, mais un maître bien démuni quand les troubles arriveront. Imaginez ainsi la difficulté de gérer les paramètres de votre domicile ou de votre véhicule s’il est intégralement connecté, mais que pour une raison x ou y, un court-circuit ou un virus survenait ?

Cette explosion du nombre d’objets connectés pourrait même, si ce type de pratique se prolonge sur plusieurs générations, mener à une réduction progressive de certaines de nos capacités manuelles ou intellectuelles par un changement trop radical de paradigme éducatif. Les neurosciences ont ainsi confirmé en ce sens par diverses études que le temps moyen de concentration était en diminution chez de jeunes enfants exposés de manière répétée aux écrans. La multiplication des objets connectés pourrait donc certes ouvrir un champ de possibles inédits, mais cela se ferait-il au prix d’une dépendance toujours accrue à des technologies qui, rappelons-le, n’ont rien d’éternel ?


L’augmentation des ondes : effets potentiels

Une autre conséquence de cette croissance du nombre d’objets connectés, et de la mise en place de la 5G est celle de la permanence, en quantité bien plus grandes qu’actuellement, des ondes émises par ces dispositifs connectés et antennes.

Or, l’explosion future du nombre d’antennes et d’objets, via les ondes qu’elles émettront ou recevront, est un questionnement majeur entourant les conséquences du développement de la 5G. Ainsi dans ce sens, dès septembre 2017, ce sont plus de 170 scientifiques qui ont demandé un moratoire sur le déploiement de la 5G[7], car les informations quant à des risques sur la santé des humains, des animaux ou de l’environnement n’étaient (et ne sont d’ailleurs toujours pas) connus.

Une étude de la revue Scientific[8] pointait en ce sens, un an plus tard, le constat d’une augmentation de la température corporelle des insectes exposés à la 5G, via leurs antennes notamment. Or, si comme dans toute démarche scientifique, une étude ne peut faire autorité seule, ces résultats sont pour le moins interpellants quand on connait le rôle essentiel des insectes dans la régulation des cycles de la nature et de la biodiversité, via la pollinisation, l’assainissement et la décomposition des sols, ou la participation importante à de nombreuses chaînes alimentaires animales notamment. Courir ce type de risque, alors même que les équilibres animaux et naturels sont d’ores et déjà solidement malmenés par l’activité humaine et le réchauffement climatique apparaît donc comme extrêmement interpellant.

De plus, les effets des ondes électromagnétiques à basse ou moyennes fréquences, issues de la 5G, et donc, des antennes dévolues à sa propagation et des objets connectés qui y son liés, sont aussi potentiellement dangereux pour les humains. En effet, l'EUROPAEM-EMF 2016 expose que la multiplication des expositions répétées à certains champs électromagnétiques mène à une augmentation du risque d’infections telles que le cancer, la maladie d’Alzheimer ou la stérilité[9]. Or, les opérateurs vantant la 5G (parfois avec des arguments vrais et valides par ailleurs), précisent bien viser à terme une place dans une société de plus en plus connectée, et donc de plus en plus munie en tout lieu d’ondes de fréquences et de natures diverses, avec donc une croissance potentiellement très importante des maladies liées à ces ondes, cela d’autant plus si aucun test médico-scientifique confirmé puis reconfirmé par de experts indépendants n‘est réalisé avant son déploiement à grande échelle.


Et la 5G au niveau écologique ?

Écologiquement parlant également, le bilan prévisionnel de la 5G est pour le moins contrasté. S’il convient de bon aloi de souligner les bénéfices énergétiques que pourraient entraîner son déploiement via la communication entre intelligences artificielles (qui donc permettrait de programmer et calculer directement un usage plus efficient de l’énergie en luttant donc contre le gaspillage énergétique)[10], il faut souligner qu’en parallèle, la couverture totale d‘une surface par la 5G représenterait une pollution 3 fois supérieure à celle qu’implique une couverture 4G sur le même surface[11]. Cela alors que la lutte contre la pollution est un enjeu fondamental, le plus important sans doute, du XXIème siècle, et nous parlons ici de prévisions visant à terme une installation mondiale de la 5G, cela implique donc une pollution beaucoup plus forte. Dans le même ordre d’idées, il faut avoir à l’esprit que, pour être pleinement opérationnelle, la 5G va nécessiter la construction d’un nombre massif d’antennes[12]spécifiquement dédiées à l’émission de telles ondes. Antennes qui, outre le fait de répandre de nouvelles ondes en plus de celles qui occupent notre atmosphère, vont probablement se trouver implantées dans des zones auparavant naturelles ou à minima dépourvues de tels dispositifs, chamboulant donc un peu plus l’équilibre environnemental et la biodiversité en ces sites d’emplacement, cela sur l’autel de la 5G.


Attention aux piratages

La 5G pourrait aussi voir sa vitesse immense, vantée comme argument massue, être un de ses pires ennemis. En effet, couplée à la croissance du nombre d’objets connectés, les piratages seront non seulement plus rapides mais aussi avec plus de points d’accès[13]. De fait, si la communication de données atteint des vitesses inégalées jusqu’alors, il n’en sera pas autrement pour tout « hacking » réussi, qui pourra alors aisément et à grande vitesse, télécharger nombre de données personnelles, partagées, mais aussi financières ou bien médicales, pour ensuite les revendre, pratiquer du chantage ou simplement en tirer profit directement s’il s’agit d’argent. Là aussi, la multiplication des objets connectés est synonyme de multiplication des portes d’entrées pour tout hacker capable de passer certaines brèches de sécurité, qui, déjà aujourd’hui sont souvent caractérisées par leur retard technologique quant à leur solidité, étant souvent mises en place après des hackings et dépassées aussitôt arrivées.

Le hacking pourrait aussi avoir de conséquences plus néfastes encore. Parmi les dispositifs visés par un transfert vers la 5G se situent notamment les feux de signalisation, les voitures autonomes et les maisons. Imaginons un instant que, malgré les pare-feux performants qu’auront ces dispositifs, un individu mal intentionné parvienne à pirater l’ensemble des feux de circulation d’une ville de grande taille, cela ne manquerait pas de créer de nombreuses catastrophes routières, morts à la clé. Enfin, évoquer même la seule idée d’un hacking du domicile ou de la voiture de quelqu’un ouvre là aussi des portes vers les pires comportements individuels.

L’hypothèse du contrôle social


Dans le même ordre d’idée, une dernière crainte et non des moindres est liée à la fois à l’émergence massive de la 5G et d’objets connectés qui suivront : le contrôle social sera désormais, si pas forcément effectif tout le temps, au minimum potentiellement permanent.

Il ne serait en effet pas très complexe, au vu des données personnelles qui sont et seront demandées voire données volontairement pour configurer nos appareils nouvellement connectés, que ces données soient récupérées par un état ou un groupe de pression qui aurait pour souhait de garder un œil presque permanent sur tout qui serait pour ledit groupe ou état une menace, réelle ou non, un opposant potentiel, un suspect ou même une personne aux opinions jugées dangereuses pour ce même état ou groupe de pression[14]. Cela peut paraître excessif, voire complotiste, et cela se comprend. Cependant, il faut bien garder à l’esprit qu’il s’agit là d’une possibilité donnée par la 5G et non d’une réalité, et également que, bien que nous soyons dans un des pays aux droits les plus favorables du monde, la Hongrie, pourtant membre de l’UE et proche de chez nous, a subi un accaparement des pleins pouvoirs par son dirigeant Viktor Orban il y a de cela quelques jours à peine, profitant de la crise du COVID19 pour faire passer cette loi[15]. Dans la même tendance idéologique, rappelons-nous toujours que les Etats-Unis au vu de leur leaders actuels seraient largement prêts à recourir à une telle méthode, et que notre pays grouille également de responsables politiques (notamment au nord du pays) qui seraient ravis de pouvoir utiliser la 5G de cette façon pour diminuer les droits des minorités d’abord, de chacun ensuite.


Contrôle social et/ou contrôle économique

Proche là aussi du constat précédent, se pose également la question de la sécurité des nations et des populations y vivant face au déploiement massif de cet immense pouvoir technologique.

Il est de facto d’ores et déjà acté que le déploiement de la 5G sur les territoires européens et occidentaux de manière générale notamment, sera décidé via un système d’enchères entre les principaux fournisseurs de téléphonie et les états, qui monnayeront alors l’accès à leur territoire à ces compagnies. Or, parmi celles-ci, Huawei s’est lancé dans la course à l’équipement 5G depuis longtemps. Suite à cela, des craintes ont été formulées quant à une potentielle collusion avec l’état chinois[16].

Ces craintes sont fondées sur base des points suivants :

-1) La Chine est un état fort, autoritaire, doté d’un parti unique centralisant le pouvoir, avec une économie globalement très forte et surtout mue par une croissance rapide, et leur ambition de contrôle (à minima au sens économique du terme) de plus en plus grand sur un nombre croissant d’aspects de la vie de leurs citoyens, mais aussi sur l’occident notamment est avérée.

2) Huawei est une société chinoise, et déjà implantée en occident.
La crainte qui en débouche est donc que, si 5G il y a, Huawei obtienne le brevet et joue un rôle de cheval de Troie au profit de l’état chinois, en vendant ou offrant des données personnelles d’occidentaux notamment, accroissant ainsi l’influence économique de la Chine sur le monde via la publicité ciblée, la revente de données personnelles, voire le chantage de figures importantes. Cette même inquiétude a d’ailleurs poussé le Japon, l’Australie et les Etats-Unis à bannir Huawei de leurs territoires.

Cette inquiétude, si elle ne doit pas nous rendre paranoïaques, est fondée et mérite un débat éclairé sur le sujet.
Face à cela, il pourrait donc être tentant d’octroyer les permis 5G à des entreprises européennes à la place ? Ce serait effectivement un moindre mal, mais cela n’en ferait pas pour autant une solution satisfaisante. En effet, les arguments précédents quant aux conséquences du déploiement de la 5G persistent. Même européenne, la 5G n’est pas débarrassée des risques de piratage, de contrôle, des risques sanitaires ou des conséquences environnementales que son déploiement engendreraient.

L’idéal serait sans doute donc d’y renoncer.


Conclusion

Si nous renonçons à la 5G, l’on pleurera le retard ou l’absence d’arrivée de voitures autonomes, on regrettera les innovations non exploitées dans la médecine à distance, et enfin on déplorera une transmission d’informations (quelles qu’elles soient) plus lente qu’avec la 5G, qui nous aurait rendus technologiquement meilleurs.

Toutefois en contrepartie, nous privilégierons un usage raisonné et raisonnable de la 4G, qui remplit déjà nombre de fonctions facilitant nos vies de manière efficace. Pour valoriser la médecine, nous éviterons de la sous-financer de manière constante et structurelle comme c’est le cas depuis les années 2000. Nous nous référerons à et appliquerons de manière rigoureuse le principe de précaution, un fondement de la démarche scientifique, qui recommande la production d’études multiples et sérieuses sur les conséquences de la mise en place de nouvelles technologies aux effets inconnus avant leur mise en place, et enfin, nous repenserons moralement et au quotidien notre rapport au monde en s’ouvrant davantage à l’environnement, au local et à l’autre, pour être humainement meilleurs.


[1] https://www.rtl.be/info/belgique/economie/proximus-promet-une-certaine-5g-des-demain-dans-30-communes-et-presente-le-premier-smartphone-officiellement-compatible-1208770.aspx
[2] https://www.rtbf.be/info/economie/detail_proximus-lance-la-5g-dans-plus-de-30-communes-et-accelere-le-deploiement-de-la-fibre?id=10471145
[3]Op.Cit.
[4] https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/dossier/comment-la-5g-va-changer-notre-quotidien
[5] https://www.youtube.com/watch?v=3hCffvguLTQ
[6] https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/dossier/comment-la-5g-va-changer-notre-quotidien
[7] https://www.alerte.ch/images/stories/documents/info/170909_Scientist_5G_appeal.pdf
[8] https://www.researchgate.net/publication/323523955_Exposure_of_Insects_to_Radio-Frequency_Electromagnetic_Fields_from_2_to_120_GHz
[9]https://www.researchgate.net/publication/305689940_EUROPAEM_EMF_Guideline_2016_for_the_prevention_diagnosis_and_treatment_of_EMF-related_health_problems_and_illnesses
[10] https://hellofuture.orange.com/fr/la-5g-lefficacite-energetique-by-design/
[11] https://reporterre.net/Pour-une-planete-viable-arretons-la-5G
[12] https://www.latribune.fr/technos-medias/telecoms/5g-un-nombre-colossal-d-antennes-sera-necessaire-pour-couvrir-le-pays-838718.html
[13] https://www.rtbf.be/info/medias/detail_technologie-5g-plus-d-objets-connectes-donc-plus-de-risques-de-piratage?id=10130827
[14] https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/5g-bruxelles-veut-muscler-ses-defenses-face-a-huawei-1165628
[15] https://plus.lesoir.be/291130/article/2020-03-30/coronavirus-en-hongrie-la-pandemie-comme-pretexte-aux-pleins-pouvoirs
[16]Op Cit.
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