“Appliquer la loi Onkelinx”
- Publié le 31-01-2012 à 09h35
Le président de la Ligue des droits de l’Homme propose que la Ville réquisitionne les bâtiments inoccupés pour les mettre à disposition des précarisés
BRUXELLES Alexis Deswaef est le nouveau président de la Ligue des droits de l’Homme. Mais hier, c’est en tant que citoyen engagé, habitant Bruxelles-ville, qu’il s’est présenté devant le conseil communal. Son désir : faire constater aux édiles bruxellois qu’il y a des milliers de personnes sans logement alors qu’il y a des milliers de logement vides.
“Il y aurait, rien qu’en Région bruxelloise, plus de 15.000 logements vides, soit environ 2,5 % du parc immobilier, sans parler du million et demi de mètres carrés de bureaux vides”, fait valoir l’avocat de 41 ans . Le président de la Ligue propose donc d’appliquer une série de mesures susceptibles de fournir un toit aux plus démunis.
D’abord, en appliquant la loi dite O nkelinx qui donne pouvoir de réquisitionner les immeubles abandonnés à la requête du Président du CPAS.
“Elle a déjà été utilisée à Philippeville où rien que le fait de dresser la liste des immeubles vides a incité les propriétaires à louer leur bien”.
Ensuite, le Code bruxellois du Logement permet une gestion publique sur les logements inoccupés et autorise communes et CPAS à effectuer des travaux dans les logements abandonnés pour ensuite les mettre eux-mêmes en location.
Enfin, une ordonnance rend possible la taxation des immeubles vides. “Il est regrettable que les pouvoirs publics communaux n’utilisent pas les moyens légaux pour permettre aux personnes précarisées de bénéficier de logements”, conclut Alexis Deswaef.
Dans sa réponse, la Ville, par la voix du président du CPAS, Yvan Mayeur (PS), a fait savoir que ces outils n’avaient jamais été appliqués car ils étaient inapplicables. Mais que par ailleurs, la Ville menait une politique de logement volontaire (la création de 1200 entités) et combattait le vide locatif par des initiatives comme le projet x (rénovation et insertion socioprofessionnelle). Par ailleurs, le CPAS a récemment acquis un bâtiment rue Royale pour y loger entre 300 et 400 sans-abri.
© La Dernière Heure 2012