L’Etat fédéral américain va renflouer les compagnies aériennes des Etats-Unis à hauteur de 50 milliards de dollars (45,5 milliards d’euros), la moitié sous forme de subventions destinées à payer les salariés, la seconde sous forme de prêts.
Une étape décisive a été franchie, mardi 14 avril, avec l’annonce par le Trésor américain d’un accord de principe sur les 25 milliards de dollars de subventions, alors que toutes les entreprises aériennes américaines sont au bord de la faillite, clouées au sol par l’épidémie due au coronavirus. Le nombre de passagers a été divisé par 20, le nombre de vols réduit des trois quarts, un siège sur dix seulement est occupé par un voyageur payant tandis que 2 200 aéronefs sont immobilisés sur les tarmacs du pays.
L’accord a été approuvé par les dix principales compagnies américaines, notamment American Airlines, Delta, United, Southwest, Alaska et JetBlue. Cette aide faisait partie des 2 200 milliards de dollars d’aides fédérales votées par le Congrès, fin mars. Elle aurait dû être versée début avril, mais sa mise en œuvre achoppait sur les contreparties exigées par l’administration Trump
Ces entreprises ne pourront pas licencier ou mettre en chômage technique leurs salariés contre leur gré avant la fin septembre. L’accord prohibe, par ailleurs, les rachats d’actions et le versement de dividendes jusqu’en septembre 2021, limite la rémunération des dirigeants jusqu’en mars 2022 et impose une desserte minimum (une fois par semaine pour les destinations desservies jusqu’à présent).
Les subventions devront être remboursées
Le point délicat portait sur le sort des subventions. Elles devront être remboursées à hauteur de 30 % dans un délai de cinq à dix ans, tandis que 10 % pourront être converties en actions.
A l’origine, les directions des compagnies aériennes espéraient recevoir des aides non remboursables, ce qui a conduit à des négociations rugueuses avec le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin. Elles ont tout fait pour éviter une entrée du gouvernement à leur capital. Selon les calculs de la société d’analyse financière Raymond James, le gouvernement pourrait in fine posséder entre 1 % et 3 % du capital de ces entreprises. Southwest mentionne un chiffre inférieur à 1 %.
Les syndicats avaient demandé au gouvernement d’imposer le moins d’exigences possible, craignant que les compagnies préfèrent organiser des licenciements massifs dans une industrie qui emploie 750 000 personnes.
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