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Coronavirus : « Regardons ce qui se passe en Afrique »

La pandémie a mis du temps à atteindre l’Afrique. Mais les dégâts risquent d’être considérables si l’on ne se préoccupe pas du continent, constate, dans sa chronique, Marie de Vergès, journaliste au « Monde ».

Publié le 26 mars 2020 à 06h00 Temps de Lecture 3 min.

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Chronique. L’Afrique immunisée contre le coronavirus ? L’hypothèse fut soulevée aux premiers temps de l’épidémie, dans un mélange d’espoir et d’incrédulité. C’était il y a un mois – déjà une éternité – et le nombre infime de cas détectés sur le continent donnait lieu à toutes sortes d’interprétations. On évoqua la possibilité de défaillances dans les détections : en janvier, seuls deux pays, l’Afrique du Sud et le Sénégal, disposaient de laboratoires capables de traquer le SARS-CoV-2. On brandit la piste d’une résistance démographique face à un virus qui semble globalement épargner les enfants et les adolescents. En Afrique, rappelons-le, l’âge médian n’est que de 19,7 ans (contre 43 ans en Europe). Du bout des lèvres, tant le postulat manquait de fondements scientifiques, certains s’interrogèrent aussi sur la probabilité d’une protection climatique…

Aujourd’hui encore, les contaminations recensées sur le continent ne représentent qu’une fraction du total planétaire. Mais ce constat ne doit nourrir aucune complaisance. Après les premiers cas « importés », la situation se dégrade rapidement. Que la vague soit en train d’arriver ou tout bonnement sous-estimée, l’Afrique ne peut rester durablement à l’abri de la pandémie. Le temps n’est plus aux suppositions mais au recensement factuel des forces et des faiblesses.

Tragiques saignées

Bien plus que l’Europe, les pays de la région ont l’expérience des épidémies meurtrières. La dernière en date, Ebola, s’éteint à peine en République démocratique du Congo (RDC), après avoir provoqué, à ce jour, quelque 2 260 décès. Ces tragiques saignées ont induit des réflexes et des habitudes. Ainsi les pays africains ont-ils été souvent plus rapides que leurs partenaires occidentaux à mettre en place des mesures de prévention, comme les tests de températures aux frontières. Ils peuvent continuer à bâtir sur ces acquis. La riposte continentale s’est d’ailleurs vite organisée. Désormais plus de 40 pays ont des laboratoires capables de détecter le virus. Des couvre-feux et confinements ont été décrétés ici et là sans attendre l’emballement des contaminations.

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Las. Ces avantages sont relativisés par la gigantesque colonne des moins. En haut de laquelle figure la fragilité des systèmes de santé locaux. Le Sénégal, par exemple, pourtant l’un des pays les mieux équipés de la région, compte moins d’un médecin pour 10 000 personnes. En Italie, où l’épidémie fait des ravages, ce ratio est de 41. Même pénurie en matière de lits d’hôpitaux. L’Ethiopie, deuxième pays le plus peuplé d’Afrique subsaharienne, en dénombre trois pour 10 000 personnes, contre 134 au Japon. Et la récolte est encore plus maigre concernant les lits en unité de soins intensifs : à peine un millier en Afrique du Sud, l’économie la plus développée au sud du Sahara, pour 57 millions d’habitants ; quelque 150 au Kenya ; une poignée au Mali… La France, elle, en compte 200 000.

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