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Coronavirus : « Les animaux qui nous ont infectés ne sont pas venus à nous ; nous sommes allés les chercher »

La majorité des nouvelles maladies infectieuses humaines sont transmises par des animaux dont nous détruisons l’environnement, explique Ibrahim Thiaw, le secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification.

Publié le 29 mars 2020 à 06h00, modifié le 29 mars 2020 à 15h29 Temps de Lecture 3 min.

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Tribune. La pandémie du Covid-19 a créé une situation inédite. Le monde moderne et puissant est soudainement grippé, s’accrochant à l’espoir qu’un vaccin sera découvert dans les prochains mois. Viendra ensuite le temps des leçons. Il y a eu le jour d’avant. Il y aura le jour d’après. Passé le traumatisme, pourra-t-on revenir au « business as usual » ?

Nul doute que de nombreuses leçons vont être tirées. Va-t-on enfin commencer à écouter les scientifiques ? En ces temps de crise, les leaders mondiaux, même les plus sceptiques à l’égard de la science, réunissent leurs meilleurs experts et fondent la plupart de leurs politiques sur des bases scientifiques. Tant mieux. C’est peut-être la première leçon.

Il reste que les décisions du jour ne concernent littéralement que le traitement des symptômes. Très peu se sont penchées sur les causes profondes de naissance et de propagation de la pandémie. Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment éviter que de telles crises sanitaires se répètent ?

L’animal à l’origine du Covid-19, ainsi que le patient 0, ne sont toujours pas officiellement confirmés. Cependant, les conclusions des scientifiques (santé humaine, santé animale, environnement) sont unanimes sur une transmission de l’animal à l’homme.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 60 % des nouvelles maladies infectieuses humaines sont d’origine zoonotique, c’est-à-dire qu’elles sont transmises par des animaux. Ces maladies portent des noms acronymiques difficiles à répéter, dont la plupart ont fait frémir le monde : fièvre de la vallée du Rift, SARS, H1N1, fièvre jaune, grippe aviaire H5N1 et H7N9, MERS-CoV. La liste est longue.

Le commerce illégal de la faune est considéré comme un facteur aggravant car les contacts entre l’animal et l’humain sont, par définition, faits sans contrôle vétérinaire. Lorsqu’on pratique un trafic et un recel illégal d’animaux, lorsqu’on pratique la chasse sans contrôle, lorsqu’on détruit les écosystèmes et pénètre dans des endroits infestés, on prend des risques.

La transmission d’Ebola en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest s’est faite entre les animaux sauvages et les humains, généralement à travers la chasse illégale. En d’autres termes, les animaux qui nous ont infectés ne sont pas venus dans nos villages ; nous sommes allés les chercher.

Il est clair que l’évolution des comportements humains influence fortement la transmission des agents zoonotiques à l’homme. Quid de nos modes de consommation qui conditionnent l’émergence de toutes ces maladies qui se développent ? La pandémie actuelle posera la question du contrat social entre nous autres humains. Elle demandera aussi que nous (re)définissions un contrat naturel et social entre l’homme et la nature.

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