Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Benoît Hamon : « Notre société s’est lourdement trompée en préférant les biens aux liens »

La mise en œuvre d’un revenu universel d’existence et la promotion de l’écologie sociale sont les deux réponses les plus adéquates pour surmonter la crise due au Covid-19 et assurer la relève de la France, estime, dans une tribune au « Monde », l’ex-candidat socialiste à l’élection présidentielle.

Publié le 16 avril 2020 à 00h03, modifié le 16 avril 2020 à 19h01 Temps de Lecture 6 min.

Article réservé aux abonnés

Tribune. Comment nommer correctement la période de bascule que nous traversons ? Pressentir que quelque chose de majeur va naître des conséquences de cette pandémie ne nous éclaire pas pour autant sur le monde qui se prépare et sur l’influence que nous aurons sur lui. Et cela nous inquiète.

Une maladie n’a pas de sens en soi. Sans surprise pourtant, les uns y verront un nouveau fléau annonciateur de la fin du monde, les conspirationnistes, une nouvelle preuve du complot mondial ourdi dans le dos des peuples, d’autres, la confirmation de l’effondrement global des sociétés humaines.

S’il fallait quand même se risquer à l’allégorie, on pourrait y interpréter la réaction immunitaire d’une planète blessée et harcelée par l’activité humaine et l’hybris capitaliste. Mais c’est une parabole hasardeuse, car la nature ne se venge pas. Elle se transforme sous le joug d’un modèle de développement aberrant, ignorant la finitude des ressources naturelles et la fragilité du monde vivant.

Le roi est nu

La seule chose dont nous sommes certains, c’est qu’à continuer comme avant ces crises seront toujours plus intenses et plus fréquentes. Le roi est nu. La première grande pandémie de ce siècle révèle le spectacle cruel d’une « start-up nation » sûre d’elle-même, incapable de stocker et de produire une pièce de quelques centimètres carrés de tissu indispensable pour protéger des millions de vies, à commencer par celles de ceux qui soignent tous les jours.

L’alternative au statu quo ou au repli nationaliste sous le seul prétexte de reconstituer une souveraineté industrielle disparue, c’est l’écologie sociale. Il faut retrouver une souveraineté sanitaire, réorienter les politiques publiques vers la « bonne santé », c’est-à-dire une amélioration globale de l’état de santé de la population.

Cela passe par la « démarchandisation » de l’offre de soins et de la protection sociale, la reconstruction de l’hôpital public et l’indispensable revalorisation des métiers et carrières des soignants. Cela oblige à viser l’excellence du soin tout autant que celle de la prévention, grâce à l’éducation à la santé, à une lutte déterminée contre les perturbateurs endocriniens et toutes les formes de pollution, à des politiques de prise en charge des addictions et de réduction des causes de maladies chroniques.

« Le passage à une autre société plus tempérante, plus respectueuse des personnes et de l’ensemble du vivant suppose que nous changions aussi notre regard sur le travail »

Il vous reste 71.55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.