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Coronavirus : « Nos aînés seront mieux protégés des futures pandémies s’ils vieillissent chez eux »

Dans une tribune au « Monde », Monique Boutrand, spécialiste des questions de vieillissement, plaide pour le développement de services de proximité pour les personnes âgées.

Publié le 23 avril 2020 à 00h13, modifié le 23 avril 2020 à 07h40 Temps de Lecture 5 min.

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A l’Ehpad de Thise (Doubs), le 16 avril.

Nous ne savons pas encore avec quelle ampleur la pandémie de Covid-19 frappera les personnes âgées vivant en établissement en France, mais l’évolution de la courbe, pour autant que les chiffres soient vérifiés, a de quoi inquiéter. Elle montre que l’on pourrait rapidement déplorer plus de décès dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) que dans tous les hôpitaux réunis.

Pourtant, les familles, les personnes âgées elles-mêmes quand elles l’ont choisi, ont opté pour ce mode d’hébergement, afin que ces dernières soient mieux protégées qu’à leur domicile. Ce virus pourrait conduire à interroger ces choix individuels, mais surtout à reconsidérer des politiques publiques anciennes qui ont encouragé le développement massif de maisons de retraite en France, décisions qu’il convient aujourd’hui de questionner.

Dans son rapport remis en 2013, intitulé « L’adaptation de la société au vieillissement de sa population. France : année zéro ! », Luc Broussy, expert du vieillissement, pointait nos choix nationaux des années 1980 devant l’allongement de la vie et les conséquences du baby-boom. Des choix « sanitaires », expliquait-il, jugeant que le vieillissement relevait de politiques de santé publique : « Autant les financeurs publics, les investisseurs privés que les pouvoirs publics se sont très largement concentrés sur les établissements en général, et les Ehpad en particulier, tout en répétant inlassablement que la politique de maintien à domicile devait être LA priorité. Cela n’a pourtant pas du tout été le cas ! »

Des choix politiques des années 1980

La loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement du 28 décembre 2015, portée en 2014 par Michèle Delaunay, alors ministre déléguée aux personnes âgées et à l’autonomie, a voulu corriger ces dérives et remettre le maintien à domicile au cœur des politiques publiques. Son départ du gouvernement, avant même le vote de la loi, n’a pas permis l’application efficace de ses préconisations, notamment en ce qui concerne le développement des services à domicile.

En France, les personnes âgées paient le prix fort de la pandémie. Nombre de leurs lieux collectifs de vie sont devenus des « clusters », lieux de favorisation de la contagion. Actuellement, 609 000 personnes âgées vivent en Ehpad (21 % des plus de 85 ans) et, toutes formes d’établissements confondues, près de 880 000 résidents âgés sont hébergés dans des lieux collectifs, selon les données 2017 de l’Insee.

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