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Débat sur la 5G : « Des amish aux Shadoks »

Partant de la petite phrase d’Emmanuel Macron sur le « modèle amish », destinée à stigmatiser les opposants à la 5G, Stéphane Foucart, journaliste au « Monde », s’interroge dans sa chronique sur notre rapport à l’innovation, généralement présentée comme un passage obligé.

Publié le 26 septembre 2020 à 12h07, modifié le 27 septembre 2020 à 18h06 Temps de Lecture 4 min.

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Chronique. Un peu moins de deux ans avant la présidentielle, Emmanuel Macron suit les pas de Nicolas Sarkozy. On se souvient de la sortie de l’ancien président, en mars 2010, au Salon de l’agriculture, qui déclarait alors que l’environnement, « ça commence à bien faire » ; M. Macron entend, lui aussi, fédérer la part la plus « écolo-sceptique » de l’opinion dans la perspective de la prochaine échéance électorale – en accord avec le virage droitier de ces derniers mois.

A une série de mesures controversées – création de la cellule Demeter, retour des néonicotinoïdes sur la betterave, maintien de la chasse sur des espèces menacées, etc. –, l’hôte de l’Elysée a donc ajouté une petite phrase sur le « modèle amish » et « le retour à la lampe à huile », qui, comme celle de M. Sarkozy, restera. Cette fois, la sortie ne brocarde pas les revendications des « écolos » sur l’agriculture : elle tourne en ridicule une demande de moratoire, formulée par quelques dizaines d’élus de gauche et écologistes, sur le développement de la 5G.

« On va expliquer, débattre, tordre le cou à toutes les fausses idées, a dit le président, devant un parterre d’entrepreneurs du high-tech. Mais oui, la France va prendre le tournant de la 5G » Emmanuel Macron fait ici le pari d’un rapport stable et résolument enthousiaste d’une grande part de la population au progrès technique en général, et à celui des technologies de la communication en particulier.

Rapport intime à la technique

Cet enthousiasme existe certainement. Mais il n’est aujourd’hui ni aussi général ni aussi univoque qu’il y a quelques années. A la vérité, un gouffre existe désormais entre le discours public sur l’innovation et le rapport intime que les individus entretiennent avec la haute technologie, omniprésente, addictive et parfois aliénante.

Pour nombre de parents, la prolifération des terminaux connectés, des écrans, l’ubiquité des réseaux et leurs débits toujours plus élevés sont, aussi, une source d’inquiétude pour leurs enfants. L’enthousiasme pour la technologie se mâtine peu à peu d’une forme de méfiance et de fatigue.

Dans les foyers, l’arrivée de la 5G pourrait aussi signifier un devoir de vigilance accrue, afin d’éviter aux enfants une surconsommation encore plus délétère d’objets et de contenus qui ne peuvent souvent être contrôlés. Dans les années 1990, les pédiatres mettaient en garde les parents contre l’installation d’une télévision dans les chambres d’enfants. Désormais, chaque enfant a une télévision dans la poche.

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