Climat: pour Caroline Désir, ministre de l'Education, "il ne faut pas décourager les élèves d'aller manifester"

Manif climat: Caroline Désir, ministre de l'Education: " Je crois qu'on peut continuer avec des motifs d'absence signés par les parents "

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Par RTBF

En ce jour de première manifestation des jeunes pour le climat de 2020, la ministre de l'Education en Fédération Wallonie-Bruxelles, Caroline Désir, prend clairement une position bien différente de celle de son homologue flamand Ben Weyts.

Alors que ce dernier a décidé que tout élève flamand participant à ces marches en semaine écoperait d’un jour d’absence à l’école, Caroline Désir estime quant à elle qu’il ne faut "pas décourager des élèves d’aller manifester s’ils considèrent que c’est quelque chose d’important. C’est leur avenir donc je comprends que des élèves, des adolescents soient impliqués dans des manifestations de ce genre".

Pas question donc en Fédération Wallonie-Bruxelles d’absences considérées comme "injustifiées": "L’année passée, cela avait été géré par des motifs d’absence signés par les parents qui couvraient l’absence des élèves. Je crois qu’on peut continuer comme ça. C’est la première manifestation cette année et je crois qu’il n’y a pas lieu de s’énerver".

"On a d’ailleurs constaté que les connaissances sur les questions liées au climat sont assez mal maîtrisées par les élèves", détaille la ministre. "On doit au maximum les former, les outiller à ces questions". Ministres flamand et francophone ont un discours bien différent. Pour la ministre de l’Education, cette mobilisation est d’autant plus importante alors que la Belgique attend toujours de trouver un gouvernement : "Nous avons un gouvernement en rade et il y a des mesures qui doivent être prises en matière de climat. C’est donc normal qu’il y ait une mobilisation ".

Adelaïde Charlier

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Désobéissance civile: "C'est comme ça qu’on va mettre l’adulte face à ses responsabilités " (Adélaïde Charlier)

Les propos de Ben Weyts ne font visiblement aussi que renforcer l’appel à la mobilisation de Youth for Climate, le mouvement organisateur de ces marches. Interrogée dans "L’invité dans l’actu", Adélaïde Charlier, figure de proue de Youth For Climate, assure que la motivation des jeunes n’a pas faiblit, tout au contraire: "Je pense que c’est justement à ce moment-là qu’il faut continuer, parce que ça veut dire que le message n’est pas bien passé. C’est plus difficile pour les élèves parce que ça veut dire que c’est vraiment une vraie désobéissance civile. Mais c’est comme ça qu’on va vraiment chercher l’adulte et le mettre face à ses responsabilités. C’est donc à ce moment-là qu’il faut sortir dans les rues". Beaucoup d’écoles soutiennent encore ces marches selon la jeune femme pour qui les parents ont également un rôle très important: "Si le jeune prend la décision de sortir dans la rue, c’est souvent parce que le parent soutient son acte. Donc j’espère aussi qu’un maximum de parents viendront à notre marche, et surtout soutiennent l’avis de leurs enfants ".

Une même mobilisation sous des formes différentes

Dans le même temps, Youth For Climate vise à diversifier ses actions: "Aujourd’hui, on est présent sous forme de marches, mais on est aussi présent par exemple à Anvers sous forme d’une ZAD, Zone à défendre, et nous soutenons aussi la ZAD à Arlon". Cette mobilisation va donc prendre différentes formes à présent: "On invite tous les jeunes à s’engager de différentes manières afin de défendre une partie de notre planète". Là aussi, cet appel n'est pas étranger au discours du ministre flamand de l'Education. 

En route pour l'Europe pendant que le fédéral fait du surplace

Les représentants de Youth For Climate ne comptent pas attendre un gouvernement fédéral pour enfoncer un peu plus le clou et convaincre les politiques d’agir davantage: "C’est assez inquiétant de prendre autant de temps pour essayer de trouver qui nous gouvernera au niveau fédéral. Et c’est pour ça que Youth For Climate va surtout se concentrer au niveau européen, parce qu’on voit là une vraie ambition avec le Green New Deal et on espère pouvoir mettre la pression sur cela pour que des actions concrètes suivent".

D’ailleurs, Adelaïde Charlier et Anuna de Wever feront prochainement un stage auprès du groupe des Verts au Parlement européen. Le but? Assister aux réunions et peut-être influencer les décisions. Ce qui n’empêche pas les jeunes femmes de considérer toujours leur mouvement comme apolitique: "C’est un choix personnel mais c’est aussi un choix stratégique; c’est-à-dire qu’on veut être au plus près du politique. On entre les portes du Parlement, on est activiste et on restera très libre. Les Verts nous ouvrent la porte mais on continue à collaborer avec chacun des partis. On collabore aussi avec le Parti socialiste européen". Et d’ajouter: "Tous les partis politiques sont ouverts si, et seulement si, ils mettent en priorité l’urgence climatique, s’ils mettent en priorité, au niveau européen, le Green Deal".

On n’a donc pas fini d’entendre parler de Youth For Climate et de ses militants. Ils étaient près de 11 000 dans les rues de Bruxelles il y a un an et pour cette année, Adélaïde Charlier prévient: "On va continuer à être présent en 2020. On ne compte pas se faire oublier".

Adelaïde Charlier

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