D’abord annoncé comme une "simple grippe", le coronavirus en a rapidement surpris plus d’un en se révélant bien plus agressif qu’attendu. À l’heure d’écrire ces lignes, un peu moins de 10.000 personnes ont perdu la vie. Et près de la moitié d’entre elles résidait en maisons de repos. Des chiffres inacceptables pour le secteur : "Il y a eu 9222 décès en Belgique et en maisons de repos 4857. Cela veut dire que plus de 50% des décès sont en maisons de repos et non dans les hôpitaux. Pourquoi ? Parce qu’au tout début du confinement, les directives que nous avons reçues de nos ministres étaient de ne plus hospitaliser nos résidents quel que soit le problème qu’ils avaient", rapporte Alexandre Graci, directeur de la résidence "Les Rosiers" à Tertre.
Il s’adresse ensuite à la ministre de la Santé Maggie De Block (Open VLD) au sujet de la livraison des tests sérologiques : "Est-il vrai ou pas qu’il y a eu un accord avec le Fédéral pour que nous, maisons de repos, recevions des tests sérologiques pour pouvoir tester nos résidents et notre personnel ?". "Le testing et le tracing sont la compétence des Régions", répond la ministre qui regrette également qu’il y ait eu autant de ministres de la Santé. "Mais puisqu’elles n’étaient pas capables de le faire, le Fédéral et la Défense ont proposé de les aider. Moi je n’ai pas la compétence d’envoyer une circulaire dans les maisons de repos."
Il y a non-assistance à personne en danger
"Ici, on parle de Santé publique", rétorque le directeur. "Il y a non-assistance à personne en danger. Que ce soit le Fédéral ou que ce soit le Régional, il faut agir. […] Il est temps de prendre ses responsabilités. Les personnes âgées sont des personnes que l’on doit respecter et soigner. Nous les avons sacrifiées. Le premier mois et demi, nous avons été complètement abandonnés."