C’est le procès le plus long de l’histoire belge : après trois ans et trois mois d’enquête, c’est à Bruxelles que la justice va statuer sur les attentats du 22 mars 2016, qui ont fait 32 victimes dans le métro bruxellois et à l’aéroport de Zaventem. Le procès est d’une telle ampleur qu’il se déroulera non pas au palais de justice mais sur le site des anciens bâtiments de l’Otan. On parle d’un coût de 17 millions d’euros. Mais ce qui inquiète particulièrement Frédéric Van Leeuw, le procureur fédéral, c’est la procédure de la cour d’assises. "Pour un tel procès, cela va être très compliqué", estime-t-il ce lundi matin sur Matin Première.
Parmi les difficultés, la question de la culpabilité : "il faudra poser une question à chaque juré, explique Frédéric Van Leeuw. Si l’on parle de 10 accusés et 1000 victimes, ça fait 10.000 questions à poser au jury !" De quoi y passer des semaines pour les jurés. Pour le procureur fédéral, il faut donc d’urgence penser à réformer le principe de la cour d’assises, pour avoir "un meilleur outil" pour le procès.
Est-ce qu’il est encore temps de l’éviter pour autant ? Frédéric Van Leeuw en est persuadé. "Le monde entier va nous regarder pour ce procès, ça ne doit pas être un chaos, affirme le procureur. Je pense que supprimer le jury est une loi de procédure, donc d’application directe. Il ne faut pas oublier que cela va prendre énormément de moyens, il va falloir dédoubler la cour, dédoubler le parquet, c’est très lourd pour les autorités judiciaires."