Attentats de Bruxelles: pourquoi le procès devant les assises s’annonce difficile

Une première audience rassemblant toutes les parties du dossier des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles s’est tenue ce lundi matin devant la chambre des mises en accusation. Le procès en assises aura lieu l’année prochaine, mais sa tenue inquiète d’ores et déjà de nombreuses victimes.

L'enquête sur les attentats survenus le 22 mars 2016 à la station de métro Maelbeek à Bruxelles et à l'aéroport de Bruxelles-National à Zaventem s'est clôturée en juin dernier. Treize personnes sont inculpées.

Méga-procès

Le procès en assises qui se tiendra l’année prochaine sera l’un des plus grands jamais tenus en Belgique. La procédure inquiète d’ores et déjà les victimes.

"Je pense que nous devons évoluer avec notre temps", souligne Philippe Vansteenkiste, président de l’union des victimes, V-Europe. "Les assises constituent un vieux système. On peut déjà entrevoir le fait que ce procès sera techniquement très difficile, pour tout le monde", estime-t-il.

Philippe Vansteekiste se demande dès lors si un changement n’est pas envisageable. "Ce serait au moins une bonne chose de s’assoir autour de la table pour examiner les possibilités", a-t-il précisé.

"Des séances uniquement en français"

"Les séances se tiendront uniquement en français, et cela aussi nous inquiète", dénonce pour sa part Sanne De Clerck, avocate de victimes.

"Quelques jours après les attentats, nous avions déjà fait une mise en garde à ce sujet et demandé d’œuvrer à une procédure bilingue, mais je dois constater aujourd’hui que cela n’a pas été fait", indique-t-elle.  

Une longue mission pour le jury

Le procès d’assises devrait durer neuf mois. Beaucoup se demandent dès lors quelles personnes seront disposées à y siéger aussi longtemps.

Après avoir entendu plusieurs centaines d’intervenants, les membres du jury devront en outre se prononcer sur des milliers de questions de culpabilité, ce qui présage une tâche d’autant plus compliquée.  

Des assises dans l’ancien bâtiment de l’OTAN

Le Palais de Justice de Bruxelles n’étant pas adapté pour la tenue de ce procès, un autre lieu a été trouvé. Le procès prendra ainsi place dans l’ancien bâtiment de l’OTAN, dans la commune bruxelloise de Evere. Des travaux devront toutefois encore y être effectués en mai prochain pour adapter l’établissement.

Les défis qui s’annoncent pour la tenue du procès des attentats du 22 mars 2016 sont donc nombreux. A cette pression sur la justice viendra s’ajouter toute l’attention des médias étrangers.

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